Débrouillez-vous ! Déclaration CCM.

Certains médias sont actuellement lancés dans une campagne de dénigrement des professeurs, de leur supposé manque de travail durant le confinement, de leur supposée réticence à reprendre le chemin des écoles et des établissements.

Ces mots sont extraits d’une déclaration commune faite par plusieurs organisations syndicales dont la FEP CFDT lors du Conseil Supérieur de l’Education du 11 juin. Les discours stigmatisant l’ensemble d’une profession, nous heurtent profondément, tant ils sont loin de la réalité. Si nous pouvons comprendre que le grand public n’en ait qu’une vision parcellaire, nous ne pouvons l’admettre de nos employeurs. Or, nous n’avons pas entendu de démenti, et nous manquons de soutien fort. Car,faut-il le rappeler, à l’annonce des fermetures des écoles, les enseignant-es ont assuré la continuité pédagogique en innovant, souvent en étant isolé-es, sans formation préalable, sans accompagnement sur les outils technologiques, en abandonnant leurs pratiques antérieures…

Parallèlement, beaucoup d’entre eux, « volontaires », ont assuré l’accueil des enfants de soignants. Dans les premiers jours, ils ont travaillé sans masque, sans gel. Au sentiment de risque s’est ajouté celui d’abandon de leur hiérarchie si une suspicion de cas de covid se présentait. Débrouillez-vous…
Aujourd’hui, ces enseignant-es découvrent que la plupart ne touchera pas la fameuse prime : aucune reconnaissance en deçà de 4 journées de présence, ni pour le travail supplémentaire effectué, ni pour le risque encouru, ni même pour les frais de kilomètres engagés.A partir du 11 mai, la plupart des enseignant-es sont retourné-es dans leurs classes, malgré la très forte inquiétude du risque de contamination et le poids de la responsabilité dans la gestion des gestes barrières avec des enfants. Le protocole sanitaire très strict les a obligé-es à abandonner, une nouvelle fois, leurs pratiques antérieures. Beaucoup ont dû faire le deuil de leur pédagogie, de leurs outils, pour appliquer un face à face frontal. Ces enseignant-es ont assumé la double tâche du travail en distanciel et en présentiel. Les textes précisaient que les enseignant-es devaient faire l’un ou l’autre, mais rien n’indiquait comment s’organiser entre l’accueil des élèves et la continuité pédagogique. Débrouillez-vous…

Une nouvelle étape s’annonce à compter du 22 juin. L’annonce présidentielle ambigüe a laissé place à des interprétations diverses. Les enseignants et les chefs d’établissement ont dû subir un feu d’interrogations pressantes auxquelles ils ne pouvaient apporter de réponses. Deux jours plus tard, nombre de questions restent sans réponses, réponses pourtant indispensables pour mettre en place une nouvelle réorganisation matérielle et pédagogique pour lundi. Le nouveau protocole publié tardivement n’apporte pas les réponses claires attendues et laisse les professionnels dans l’incertitude. Débrouillez-vous…

Aux particularités de cette fin d’année s’y ajoutent des éléments habituels, tels que les évaluations. Elles peuvent sembler inoportunes dans ce cadre, mais imposées par le fonctionnement du LSU. Les réponses divergent, débrouillez-vous…

Vous le savez, cette année scolaire a été particulièrement éprouvante. Les enseignant-es ont tout mis en œuvre pour une organisation la meilleure possible. Ils ont le sentiment d’être allé-es au-delà de ce qui est attendu, malgré les consignes floues, souvent contradictoires, souvent données dans l’urgence. Ils souffrent des incohérences entre les discours publiques et la réalité du terrain. Septembre 2020 se profile, avec ses scénarios divers. Quel que soit le contexte sanitaire de cette rentrée, nous souhaitons qu’elle soit organisée selon un cadrage explicite, sans injonction intenable, sans surcroît de travail inutile, pour permettre aux enseignant-es de reprendre le plus sereinement possible. Le « monde d’après » ne pourra se construire sans enseignant-es respecté-es, reconnu-es et soutenu-es !

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